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patrice follenfant - Page 24

  • des boucliers des écailles

    on me parle de pays

    à l'heure où tout crie dans la nuit

    où des enfants tous adultes

    courent dans les rues

    brûlent brûlent

    et lancent des pierres

    contre des monstres noirs,

    la peau épaisse des uniformes

    les boucliers sont des écailles,

    et leurs visages sont barrés

    les rues leurs vies sont barrées

    mais ils lancent des pierres

    et la caméra les suit

     

     

     

     

     

    © lacalavera

  • mon clochard et moi

     

     

    cela fait bien cinq ans qu’on se connaît mon clochard et moi on se croise tous les jours à la même place qu’il fasse chaud qu’il fasse froid il est le premier debout au feu rouge de l’avenue sur la place dans la ville le soleil le froid et le vent ont recuit sa peau et moi je ne vaux guère mieux parfois même j’ai l’air plus vieux plus usé plus sale à la corde et les poches sous les yeux on se voit on s’envoie des messages de fumée de haine des regards abattus d’esclaves modernes

     

     

     

     

     

    © lacalavera

     

  • c'est à Zurich

    Les angelots blancs se multiplient collés au stuc des colonnes

    barbouillées d'or et de rose

    des froissements d'ailes et des miettes tourbillonnent

    tombées du ciel ou d'une main gantée peu importe

    aux camés si la poudre est africaine, le scandale financier

     

    Les clochers verts au-dessus des toits pentus

    sonnent le signal il est minuit à Zurich et

    la ville est malade

     

    champagne posé sur le long capot des limousines

    couples vernis enlacés flashs des colliers

    dents blanches au Savoy,

    derrière les murs sévères bordant Paradeplatz

    ou Bahnhofstrasse peu importe aux banquiers

    si la neige est sale ou trop tassée

     

    A l'auberge dada on n’a pas remis la glace

    C’est déjà ça

     

     

     

    ­© lacalavera